Le mot du président de la société Signaterre nouvellement membre de Genie.ch
Mars 2016 : Olivier Ouzilou, président de la société Signa-Terre, ancien directeur du Service cantonal de l’énergie à Genève, livre sa vision en matière énergétique à l'échelle mondiale et nationale, en s'appuyant sur des données chiffrées.
Allons-nous devenir schizophrènes en 2016 ?
Lorsque l’on parle d’énergie, tel le Janus à deux têtes, nous sommes écartelés entre la volonté d’un monde durable et la réalité d’une société résolument axée sur le court terme et la peur du changement.
Côté pile, les ambitions s’affichent face aux grands enjeux que sont le changement climatique et la raréfaction des ressources.
Les objectifs mondiaux de la COP21 se déclinent en Suisse avec la vision d’une société à 2000 Watts, qui allie la promotion de l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables et la réduction des impacts sur l’environnement.
Le message communément admis est qu’il faut faire « vite et à grande échelle » en déployant des technologies et des savoir-faire déjà à notre disposition.
Côté face, les signaux tarifaires et les statistiques de l’économie réelle affichent la frilosité du monde à prendre des mesures à la hauteur des défis qui sont les nôtres.
Dans le domaine spécifique de la rénovation des bâtiments, qui représente en Suisse près de 50% de nos besoins d’énergies primaires, le constat est aussi flagrant (rapport EnDk, août 2014 et M. Martin Jakob 2013) :
- La Suisse compte 1,67 million de bâtiments d’habitation
- Le taux de rénovation des bâtiments de plusieurs logements est de 1% par an
- Sur 100% des travaux réalisés (inventoriés), seuls :
- 3,5% touchent les fenêtres avec une augmentation à 6% ces dernières années
- 2 et 2,4% pour les toits
- 1 et 1,1% pour les façades et les plafonds de cave (seuls 15% des travaux en façade sont de nature énergétique)
- Ce très faible taux de rénovation (1% par an) englobe une faible part de nature énergétique (0,3% par an)
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