SCRASA apporte des solutions à la problématique du secteur de la construction

SCRASA apporte des solutions à la problématique du secteur de la construction

Les matériaux d’excavation constituent le flux le plus important de matière à Genève(1). Aujourd’hui les entreprises du secteur de la construction sont sous la menace d’une pénurie de matières premières, et doivent faire face à la saturation des décharges, au regard des quantités importantes de déblais de chantier qu’elles sont amenées à gérer. Alors que les chantiers du canton génèrent chaque année plus de 1 million de m3 de matériaux d’excavation, il reste aujourd’hui moins de 200 000 m3 disponibles dans les gravières genevoises(2).
Des gravières au bord de la saturation et un canton en plein essor. Comment les entreprises genevoises adaptent-elles leur activité face à cette situation ?


Interview réalisée par GENIE.ch auprès de Bruno Momplot, Directeur bureau des études, QSE de la société SCRASA et Pascal Lhoneux, Responsable des relations commerciales de SCRASA.

Forte d’une capitalisation d’une cinquantaine d’années dans le génie civile, SCRASA a acquis une expérience matériaux et chantier. Dans le cadre du procédé DEVAREM, elle a pu approfondir son savoir-faire en collaborant avec la région Lilloise, soumise à une pénurie de matériaux alluvionnaires il y a une quinzaine d’années.
Parmi les différents modes d’intervention de SCRASA, deux retiennent particulièrement l’attention face à cette problématique :
         I. Le procédé de recyclage et valorisation des matériaux : DEVAREM
         II. Les techniques de travaux sans tranchés tel le Gainage PRV et le cracking

I. En quoi le procédé DEVAREM développé en 2008 par l’entreprise SCRASA, via sa filiale SOREVAL, constitue-t-il une alternative et une solution à la problématique de pénurie des matières premières et de préservation des ressources naturelles ?

Aujourd’hui appliqué dans la gravière de Peney, le DEVAREM vise à recycler les déblais d’excavation de terrassement ou inertes et à  éviter leur mise en décharge. Ce procédé permet de diminuer la consommation mal raisonnée des ressources naturelles tout en améliorant le bilan carbone grâce à la réduction du trafic des camions.

Il faut savoir qu’un m3 de matériau traité par ce procédé libère un m3 de décharge et épargne l’extraction d’un m3 de grave naturelle.

Depuis 2008, l’utilisation du DEVAREM s’est faite sur plus de 150 chantiers et a permis d'éviter de stocker en décharge plus de 200'000 To de déblais, soit l’équivalent en m3 de grave naturelle non extraites.
Aujourd’hui, 80% des matériaux extraits peuvent être recyclés via le DEVAREM.
Il faudrait donc augmenter son utilisation et pour ce faire, développer des prescriptions reconnaissant les très bonnes caractéristiques techniques de ce matériau.

Nous avons depuis peu acquis une installation de traitement DEVAREM transférable sur le site du chantier. Cette machine nous permettra de recycler encore davantage et d’optimiser les transports. Ainsi, nous n’aurons plus besoin de décharger les matériaux à SOREVAL pour les recharger sur un camion et les amener jusqu’au site du chantier.


                        La plateforme d’installation du DEVAREM 50 sur le site de SOREVAL, Zone Industrielle du Bois-de-Bay


II. La loi fédérale sur la protection des eaux impose aux communes de réviser la planification de leur système d’assainissement. Dans leurs plans d’actions, les communes sont soumises à une mise en conformité des collecteurs d’eaux claires et usées.
SCRASA a développé une technique de réhabilitation des réseaux collectant ou acheminant des fluides qui vise à réduire les impacts environnementaux de ses opérations. Quels sont-ils ?

La méthode traditionnelle qui consistait à creuser, démolir le collecteur et le remplacer par les matériels neufs a fait place à une nouvelle technique appelée : Gainage PRV (Polyethylène en fibre de verre renforcée).
Elle consiste au chemisage intérieur du collecteur par la mise en place d’une gaine et ceci sans ouverture du terrain existant. Seul deux accès aux extrémités du tronçon sont nécessaires.
Depuis environ quatre ans, 10 715 ml de gainages ont été réalisés dont 8 495  ml sur le Canton de Genève et 2 220 ml sur le Canton de Vaud.

De la même manière, le vieillissement des conduites industrielles en fonte ou acier oblige leur renouvellement selon la méthode du « cracking ».
Les Services Industriels de Genève, principal donneur d’ordre, ont recours à cette technique pour renouveler leurs conduites d’eaux et de gaz.
Ces dix dernières années, 30’000ml de conduites ont été « crackées ».

Ces techniques de travaux sans tranchées impliquent les avantages environnementaux suivants :

  • La réduction de la quantité de déchets (déblais de terrassement)
     
  • La non utilisation de matériaux de remblais pour remblayer les collecteurs
    Depuis quatre ans, l’activité de gainage PRV a entraîné une économie de 50'000 m3 de matériaux de déblais/remblais, soit 25 000 m3 de matériaux non excavés et 25 000 m3 de graves naturelles épargnées. Concernant la méthode du cracking, une économie de 70% de matériaux déblais/remblais a été réalisée, soit un volume de 30 000 m3.
  • La limitation des nuisances sonores (pelle mécanique, camions, compresseurs…)
     
  • La réduction les emprises du chantier : déviations routières, accès des véhicules et des piétons, places de stationnement

Réhabilitation d’une conduite d’eau en fonte grise par la méthode du craking à Plan les Ouates au chemin du clos

 

 

 

 

Pour tout complément d’information :

Bruno Momplot, Directeur bureau des études, QSE de la société SCRASA

Pascal Lhoneux, Responsable des relations commerciales de SCRASA

Pour plus d'information :

(1) Ecologie industrielle à Genève - Premiers résultats et perspectives

(2) Genève est envahi par ses déchets de chantier - Tribune de Genève

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Auteur de la page

Charlotte Blaise

Consultante

Modérateur

Rédaction