Calculer le bilan CO2 des biocarburants ne suffit pas

Dernière modification le 12/02/2018 - 14:56
Calculer le bilan CO2 des biocarburants ne suffit pas

Article rédigé par Sandrine Perroud et paru sur le site enerzine.com le 6 février.

Une régulation européenne prévoit de limiter dès 2021 plus sévèrements le bilan carbone des biocarburants. Un chercheur de l'EPFL veut aller plus loin en soulignant l'importance de considérer tous les produits d'une bioraffinerie pour atteindre cet objectif, Il délivre un modèle pour y parvenir. 

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Les biocarburants et les produits dérivés de la biomasse sont l’une des solutions avancées pour remplacer les énergies fossiles. Toutefois, pour être compétitifs sur le plan environnemental, leur bilan carbone doit respecter certaines normes. 

Or, le bilan énergétique d’un biocarburant est encore complexe à dresser. Il comprend non seulement la production de la matière première, mais aussi sa transformation. Il se calcule donc, par exemple, de la culture de la canne à sucre à sa récolte, puis de son acheminement à la bioraffinerie, jusqu’à sa transformation. Des produits chimiques et des compléments alimentaires sont aussi fabriqués lors de cette transformation mais aucun modèle ne permet d’en analyser le cycle de vie et de trouver des résultats uniques. Le calcul de l’ensemble de ces émissions de gaz à effet de serre et leur répartition entre coproduits restent donc un casse-tête, notamment en raison des nombreux paramètres en jeu. Pas de quoi toutefois effrayer Edgard Gnansounou qui, après cinq ans de recherche, délivre un modèle mathématique permettant d’intégrer toutes ces données.

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Dans cette étude, le chercheur souhaite anticiper les débats politiques et économiques à venir en y apportant une réponse scientifique: «Ces nouvelles bioraffineries [de deuxième génération, encore en phase d'industrialisation, ndlr] devront remplacer en partie les raffineries de pétrole. Elles n’ont cependant pas encore de méthodologie claire sur le calcul de leur cycle de vie et restent concurrencées par les prix bas du pétrole (ndlr : Les biocarburants restent encore deux à trois fois plus chers que les combustibles fossiles). Et les politiques ne se sont pas encore saisis de cet enjeu. C’est pourquoi c’est un bon sujet de recherche», souligne Edgard Gnansounou.

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