Des chercheurs suisses produisent du méthane à partir de marc de café

Dernière modification le 21/08/2017 - 09:58
Des chercheurs suisses produisent du méthane à partir de marc de café

Article publié par la Tribune de Genève le 20 août 2017. Illustration: AFP. 

Des chercheurs suisses ont développé un procédé permettant d'utiliser les résidus de café pour produire de l'énergie.

Le marc de café est bien connu des jardiniers amateurs pour sa teneur en azote qui en fait un très bon engrais. L'équipe de Frédéric Vogel, chef du groupe Génie de procédés catalytiques à l'Institut Paul Scherrer (PSI) et professeur en énergies renouvelables à la Haute école spécialisée du Nord-Ouest de la Suisse, a testé une autre forme de recyclage.

Pour cet essai, Nestlé a mis à disposition des résidus de café humides générés par la fabrication de café soluble. Ces résidus ont été ensuite chauffés à une température d'environ 450°C et soumis à une pression d'environ 300 bars dans une installation ad hoc. L'eau contenue dans le marc de café passe alors à un état dit supercritique où elle n'est ni liquide ni sous forme gazeuse. Les sels nutritifs que contient le marc de café ne se dissolvent pas comme ils le feraient dans de l'eau normale, mais peuvent être facilement séparés. Lors d'une étape suivante, le recours à un catalyseur permet de produire du méthane à partir de ce qui reste du marc de café.

Résultats prometteurs

Les premiers résultats sont jugés prometteurs, indique le PSI dans un communiqué. Lors de l'essai-pilote, environ 60% de l'énergie contenue dans le marc de café a pu être convertie en méthane.

(...)

Le grand avantage du procédé réside dans le fait que les déchets, souvent humides, n'ont pas besoin d'être séchés à grands frais pour qu'il soit possible de les utiliser afin de produire de l'énergie. Comparé aux autres méthodes, comme l'incinération, cela permet d'économiser de l'énergie et de réduire les coûts.

Comme engrais aussi

Les chercheurs du PSI réfléchissent aussi aux voies qui permettraient de tirer encore davantage du marc de café. Et leur recherche revient sur l'utilisation de ce dernier en tant qu'engrais. Car l'essai-pilote a également montré que les sels nutritifs séparés, en particulier l'azote qui leur est lié, étaient susceptibles de donner un engrais de haute qualité.

L'essai a été réalisé dans le cadre du pôle de compétences de la Confédération dévolu à la bioénergie, le SCCER BIOSWEET. Il est dirigé par le PSI et son objectif est d'augmenter la contribution de la bioénergie à l'approvisionnement énergétique en Suisse.

(...)

Lire l'article au complet

Partager :
1834
Auteur de la page

Rédaction