GENIE.ch fête ses 4 ans. Témoignage de Daniel Chambaz, cofondateur du Réseau

GENIE.ch fête ses 4 ans. Témoignage de Daniel Chambaz, cofondateur du Réseau
Daniel Chambaz est l'un des instigateurs du projet Genie.ch dont nous fêtons le 4eme anniversaire. Homme de terrain à la fibre environnementale affirmée, il regarde son bébé grandir avec une certaine fierté.
 
L'écologie industrielle, ou l'économie circulaire, sont des termes qui font désormais partie du vocabulaire courant des entrepreneurs genevois. Mieux que ça, en quelques années notre petit canton s'est taillé une solide réputation dans l'art de trouver des solutions qui lient l'économie et l'écologie. Genie.ch est devenu en quatre ans, une référence dans l'échange et le partage entre entreprises. Dans son sillage, de nombreux sites semblables ont éclos dans différentes régions de France et du monde.
 
A l'heure du bilan, Daniel Chambaz rêve de voir son projet s'ancrer de manière plus durable dans l'économie genevoise, en se rapprochant de l'ensemble de ses acteurs. Genie.ch fort de son succès, n'entend pas se reposer sur ses lauriers. La plateforme veut se tourner résolument vers de nouveaux partenaires et élargir son public cible pour répondre à de nouveaux besoins.
GENIE.ch : Vous êtes l'un des membres fondateurs du projet. Quelle était la motivation principale à l'origine de Genie.ch ?

Daniel Chambaz : À l’origine, il y avait cette volonté de faire connaître au reste de la Suisse, ce qui se faisait de bien, depuis plus de dix ans, en matière d’écologie industrielle à Genève. Au départ, nous voulions faire un site internet pour promouvoir l’écologie industrielle. Nous avons réuni autour de ce projet les principaux acteurs concernés : la Fondation pour les terrains industriels de Genève (FTI), les Services industriels de Genève (SIG), l’Office pour la promotion des industries et des technologies (OPI), ainsi que les offices cantonaux de l’environnement et de l’énergie. Nous sommes rapidement arrivés à la conclusion qu’il fallait créer, plus qu’un simple site internet de promotion de l’écologie industrielle, un véritable réseau d’entreprises. Celui-ci avait pour objectif notamment, de favoriser l’éclosion de nouveaux projets d’écologie industrielle à Genève et ailleurs.


Aujourd'hui, quel bilan tirez-vous de Genie.ch ?

Le projet a parfaitement fonctionné au regard de notre idée initiale. Le site compte de plus en plus de membres parmi les entreprises concernées. De ce point de vue, c'est réussi. De plus, toute une série de projets genevois ont été présentés sur la plateforme. Et puis, il y a aussi les ateliers organisés régulièrement à l'intention de nos membres. Ils sont très suivis et connaissent un succès certain. Et tout cela a comme effet qu'on parle de plus en plus de l'écologie industrielle. Le monde industriel se pétrit de ces notions d'écologie.
D'une certaine manière, ces échanges assurent l'autopromotion du concept et le passage concret à l’action.


Quelle est la place de Genève au niveau Suisse en matière d'écologie industrielle ?

Genève occupe clairement les avant-postes en matière d'écologie industrielle. Nous sommes actifs dans ce domaine depuis 2001 et sommes la première collectivité en Europe et probablement dans le monde à avoir bouclé une étude de notre métabolisme économique selon la méthode des flux et des stocks dont les résultats permettent de prioriser l'action. La notion d'écologie industrielle est désormais inscrite dans la Constitution genevoise. Notre projet Genie.ch fait des émules. Il inspire d'autres cantons qui ont décidé de reprendre le concept à leur compte. C'est en cours de réalisation notamment dans plusieurs cantons romands et suisses-allemands.

Le réflexe écologie a t-il significativement progressé dans le tissu industriel genevois durant ces dernières années ?

Oui, le réflexe écologie a progressé, mais pas seulement grâce à Genie.ch. La société civile a également progressé en la matière. Elle monte de plus en plus de projets pour que les entreprises soient plus vertueuses. Il y a de nombreuses associations ou entreprises qui lancent des concepts innovants. L'office cantonal de l'énergie de son côté fait énormément d'efforts pour tout ce qui touche à l'énergie, notamment pour créer des réseaux efficients qui récupèrent les sources diffusent de chaleur ou de froid. La FTI, indépendamment de Genie.ch, poursuit son concept d'écoparcs industriels. Un projet unique qui trouve son origine dans les nombreuses discussions rendues possibles grâce à Genie.ch. Notre plateforme est devenue un outil de discussion et de collaboration entre les entreprises. D'une certaine manière, Genie.ch peut être considéré comme l'étincelle qui a donné naissance à de nombreux projets sur tout le canton et ailleurs.

Comment voyez-vous Genie.ch dans 5 ans ?

Il y a trois aspects qui sont très importants. Le premier c'est que nous aimerions ouvrir nos pages à toutes les entreprises genevoises, même celles qui ne sont pas forcément industrielles. Le but étant de donner une nouvelle dimension à Genie.ch, car nous avons réalisé qu'il n'y a pas qu'en matière industrielle que l'on peut proposer des synergies intéressantes.

Deuxièmement nous voulons sortir de la notion d'écologie industrielle stricte, pour partir vers un concept beaucoup plus large d'économie circulaire ou d'économie verte qui touche toutes les entreprises, à la fois pour ce qui est de l'impact sur l'environnement de leurs propres activités, mais aussi des produits ou des services qu'elles offrent.

Et puis la troisième chose, c'est évidemment que Genie.ch fasse des petits dans les autres régions et dans les autres pays. C'est une plateforme et un réseau d'entreprises qui a montré son utilité. D'autres collectivités peuvent reprendre le concept et développer leur propre réseau. Il y a déjà en France cinq réseaux comparables, Grand Paris circulaire, Eclaira en Auvergne-Rhône-Alpes, Recita en Nouvelle-Aquitaine, Neci en Normandie, et Collectif en Grand Est. Un nouveau réseau vient d'être lancé au Québec (Quebeccirculaire.org) et la plateforme internationale (economiecirculaire.org) consolide l’ensemble des contenus publiés. Tous ces réseaux sont reliés entre eux, ils réunissent plus de 6600 acteurs dont 800 dans notre canton.
 
Quand on a un projet intéressant quelque part sur la planète, autant le partager avec le reste du monde, car c'est l'une des grandes forces de ce type de réseaux que de pouvoir s'inspirer les uns des autres.
 
C'est pourquoi notre dernière ambition vise à multiplier le concept.
 
Merci Monsieur Chambaz !
 
L'équipe GENIE.ch
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