Infomaniak pollue, même si l'entreprise compense à 200% l'intégralité de ses émissions de CO2

Infomaniak pollue, même si l'entreprise compense à 200% l'intégralité de ses émissions de CO2

La compensation des émissions de carbone est un mécanisme mal connu. Peut-on vraiment annuler le poids de la consommation dès lors qu’on achète suffisamment de crédits carbone ? La compensation carbone interroge sur la façon dont nous consommons et la manière dont elle est communiquée. Qu’est-ce que la compensation carbone ? Représente-t-elle vraiment un investissement efficace et une solution durable ?

Infomaniak agit depuis 2007 pour limiter son empreinte

Les émissions de gaz à effet de serre de l'entreprise proviennent principalement de 3 sources :

  1. l’achat et la production de serveurs
  2. la consommation énergétique
  3. les déplacements des employé(e)s

Nous concevons nos propres centres de données et élaborons notre propre charte environnementale pour agir le plus efficacement possible sur ces 3 axes :

1. Nous prolongeons la durée de vie des serveurs jusqu’à 15 ans

Chez Infomaniak, ce qui pollue le plus est l’achat de nouveaux serveurs.

La fabrication et le transport d’un serveur engendre environ 1.7 tonnes de CO2. Comme nous utilisons exclusivement de l’énergie renouvelable locale, il faut l’utiliser 7 à 10 ans pour qu’il en émettre autant. Nous avons donc décidé de prolonger la durée de vie de nos serveurs jusqu’à 15 ans. Le coût total est plus cher (augmentation de la consommation électrique et occupation de plus d’espace dans les centres de données), mais c’est la solution la plus durable à tous les niveaux (CO2, terres rares, économie circulaire).

2. Le Datacenter III va se couvrir de panneaux solaires

Dans le monde virtuel, un datacenter produit du calcul. Dans le monde réel, un datacenter produit de la chaleur.

Les datacenters d'Infomaniak sont reconnus pour leur performance énergétique. Exclusivement refroidi avec de l’air extérieur, ils rejettent en revanche l’air chaud des serveurs dans l’atmosphère. Les prochains datacenters de l'entreprise valoriseront la totalité de la chaleur produite par les serveurs pour chauffer des habitations en hiver et de l’eau chaude en été.

Le Datacenter IV sera lancé fin 2023 et valorisera intégralement la chaleur dégagée par les serveurs et par les pompes à chaleur. Il sera aussi exclusivement alimenté par de l’énergie renouvelable.

Cette implantation correspond à notre vision d’un parc de datacenters intégrés à des écoquartiers et à échelle humaine. Contrairement à certains projets, nous pensons qu’il est insensé de construire d’immenses datacenters pour relâcher leur chaleur dans l’océan, par exemple.

Nous utilisons exclusivement des énergies renouvelables et locales

Actuellement, l’électricité que nous achetons est composée à 60% d’énergie hydraulique et à 40% d’énergie verte (énergie solaire et petites structures hydrauliques qui préservent les cours d’eau naturels et permettent aux poissons de circuler librement). Notre objectif est d’augmenter la part d’énergie verte que nous consommons de 40% à 100% d’ici 2025.

Infomaniak est également certifiée ISO 14001 et ISO 50001.

3. Nous incitons nos employé(e)s à privilégier la mobilité douce

Nous mettons à disposition des collaborateurs des vélos et des trottinettes électriques pour prendre goût à la mobilité douce. Parallèlement, nous proposons une allocation de CHF 850-1500.- /an pour encourager le passage au vélo électrique, aux transports publics ou au covoiturage.

Pourquoi doubler la compensation des émissions de CO2 ?

« Le sens de la vie, c’est de réaliser des choses durables, en tout cas pour une entreprise. » Boris Siegenthaler, cofondateur et directeur stratégique d’Infomaniak

La compensation carbone est un mécanisme de crédits : le principe est de contrebalancer ses émissions de carbone en finançant des projets de réduction d’autres émissions ou encore de piégeage du CO2. Ces projets produisent des crédits carbone qu’on achète pour « compenser » ses propres émissions et parvenir à la neutralité carbone ». Mais la réalité est plus complexe.

« Compenser » le CO2 est un abus de langage

De façon pragmatique, ce qu’on nomme « compensation carbone » est seulement une contribution à l’atténuation des impacts liés aux émissions de CO2. C’est une compensation partielle de l’impact réel qui est variable et relatif à de nombreux facteurs.

Lorsqu’on investit par exemple dans un projet de reforestation, il faut des décennies pour que les arbres se développent et jouent un rôle significatif de piégeage du gaz carbonique. Celui-ci n’est d’ailleurs pas le seul gaz à effet de serre, il y a également le méthane par exemple. Même si nous diminuons la consommation d’énergie de nos services grâce à l’écoconception et la mutualisation des ressources, nous avons moins de contrôle sur la manière dont ils sont utilisés.

D’autre part, nous ne maîtrisons pas non plus le nombre croissant d’appareils dont s’équipent les consommateurs et avec lesquels ils utilisent nos services.

Compenser ses émissions à 200% devrait être une évidence

Le calcul des émissions de gaz à effet de serre n’est pas une science exacte. Selon Boris Siegenthaler :

« La détérioration du climat s’accélère et vu l’inertie collective, nous avons décidé de compenser intégralement nos émissions de CO2 depuis 2007 et à double depuis 2017. Même si nous faisons le maximum pour concevoir des systèmes performants, nous sommes conscients que nous ne sommes pas parfaits et que nous pouvons encore améliorer notre démarche écologique ».

Nous compensons à la fois en Suisse et à l’étranger

Par souci d’économies ou par méconnaissance du sujet, des entreprises délocalisent leur compensation carbone à l’autre bout de la planète alors que leurs émissions ont lieu en Europe. Nous investissons en priorité dans des projets locaux.

« Même si cela coûte 4x plus cher, nous choisissons de compenser nos émissions de CO2 là où nous sommes implantés, au coeur de l’Europe. Compenser 1t de CO2 au Nicaragua n’a pas le même coût qu’1t en Suisse. La majeure partie de notre investissement est injectée dans une réserve forestière du Jura qui stocke le CO2 et favorise la constitution d’un biotope pour les espèces sauvages. Nous finançons parallèlement un projet de reforestation au Nicaragua pour compléter le dispositif. » Boris Siegenthaler

Au total, la compensation à 200% des émissions de CO2 d’Infomaniak aura coûté CHF 67’436.73.- pour l’année 2020.

La compensation CO2 est une mesure facile à mettre en oeuvre

La bonne nouvelle avec la compensation carbone, c’est que tout le monde peut s’y mettre. Ce n’est qu’une question de volonté. Il n’y a pas besoin d’établir un plan de réduction de CO2 pour commencer à soulager la planète. Toutes les entreprises peuvent le faire parallèlement à leurs démarches pour diminuer l’impact de leur activité sur le climat. Les particuliers peuvent aussi opter pour les options de compensation carbone dans leur panier d’achat sur certains sites e-commerce. Dépenser le double pour tenter de compenser ses émissions incite aussi directement à penser différemment pour mettre moins. C’est une boucle vertueuse qui se met en marche.

Nous continuons à agir pour le climat

Malgré nos choix, nos optimisations, nos mutualisations et nos investissements, nous sommes encore insatisfaits des résultats.

Nous souhaiterions un cadre légal plus contraignant pour les datacenters afin de cesser l’usage de la climatisation, promouvoir l’usage des énergies renouvelables et soutenir les entreprises qui investissent pour valoriser la chaleur dégagée par leurs activités.

Nous croyons que chaque entreprise devrait aujourd’hui intégrer la réduction de son empreinte écologique au sommet de ses priorités, tout en visant la neutralité carbone. C’est dans ce sens que nous allons et nous mettons régulièrement à jour cette page pour vous faire part de nos avancées et de nos défis.

Nos choix déterminent le numérique de demain

En choisissant des entreprises qui s’engagent pour le climat, vous définissez les priorités de l’économie. C’est bien nous, les utilisateurs, qui soutenons les entreprises qui défendent nos intérêts et peut-être même, nous inspirent.

Pour conclure, rappelons que les produits les plus écologiques sont ceux que l’on achète pas. C’est pour cela que nous donnons une deuxième vie à nos serveurs.

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Auteur de la page

Thomas Jacobsen

Communication Manager

Modérateur

Vincent Jay

Chef de projets