Le bitcoin, désastre écologique en perspective?

Dernière modification le 08/01/2018 - 18:45
Le bitcoin, désastre écologique en perspective?

Article publié par Le Temps le 15 décembre 2017

Pour réaliser une transaction dans la monnaie virtuelle, il faut autant d’énergie qu’un foyer américain en utilise pour vivre pendant une semaine. Et plus le cours du bitcoin augmente, plus les besoins en énergie s’accroissent. Des solutions émergent

Le point commun entre le bitcoin, Oman et le Nigeria? L’écosystème de la cryptomonnaie se situe juste entre la plus grande économie d’Afrique et le sultanat en termes d’énergie consommée pour fonctionner. Soit 0,12% de la consommation électrique mondiale. Dans le détail, les chiffres sont encore plus affolants: une transaction en bitcoins nécessite autant d’énergie qu’un peu plus de huit foyers américains pour vivre pendant une journée.

C’est la plateforme Digiconomist, spécialisée dans la recherche sur les cryptomonnaies, qui fait ces calculs et publie un indice de la consommation d’énergie du bitcoin, qui ne cesse d’augmenter. Il est impossible de connaître exactement le matériel utilisé et son efficience énergétique, mais comme l’explique le créateur de l’indice à Motherboard, une plateforme spécialisée dans la technologie du magazine Vice, on peut obtenir une estimation en calculant la rentabilité de la création d’un bitcoin. Donc, plus le prix est élevé – et il vient de marquer un nouveau record la semaine dernière, se rapprochant de 8000 dollars –, plus ses créateurs sont prêts à utiliser de l’énergie pour en créer. Pour Digiconomist, le but est de montrer que le système actuel sur lequel fonctionne le bitcoin est «insoutenable». D’autant qu’on ignore totalement les sources d’énergie utilisées, qui ne sont pas nécessairement propres.

La raison de cette consommation effrénée pour un outil supposé virtuel? Le cœur même de son fonctionnement: le système du «Proof-of-work» (preuve de travail). Selon ce dernier, des «mineurs» doivent résoudre des problèmes complexes à l’aide de logiciels spécialisés et d’ordinateurs super-puissants (et pas accessibles à tout un chacun) pour valider les transactions et débloquer ainsi des bitcoins – leur paiement pour ce travail de validation –, ce qui prend beaucoup d’énergie de calcul. Comme un site spécialisé l’a résumé: on peut comparer la résolution de ces problèmes à un cadenas dont il faudrait trouver la clé parmi des millions de clés. Or, plus le temps passe, plus les calculs à faire pour débloquer des bitcoins se complexifient, plus les «mineurs» doivent se suréquiper en matériel informatique, plus l’énergie nécessaire augmente.

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Rédaction