[Lecture] Numérique : le grand gâchis énergétique

[Lecture] Numérique : le grand gâchis énergétique

Laure Cailloce est journaliste scientifique pour CNRS Le journal. Dans un article paru le 16 mai, elle s'appuie sur les recherches de Françoise Berthoud (CNRS, ingénieur de recherche en informatique et Directrice du Groupement De Service EcoInfo : "Pour une informatique éco-responsable") pour pointer du doigt l'impact considérable du numérique sur la consommation mondiale d'électricité.

Des data centers aux box Internet qui assurent à tous les échelons de la chaîne une haute disponibilité de services pour les utilisateurs, le gachis énergétique s'étend également au processus de conception des applications, particulièrement énergivores même lorsqu'elles ne sont pas utilisées.

Extrait :

"Ordinateurs, data centers, réseaux… engloutissent près de 10 % de la consommation mondiale d’électricité. Et ce chiffre ne cesse d’augmenter. S’il n’est évidemment pas question de se passer des progrès apportés par le numérique, les scientifiques pointent un mode de fonctionnement peu optimisé et très énergivore.


Nous vivons dans un monde de plus en plus dématérialisé. Nous payons nos impôts en ligne, regardons nos séries préférées en streaming, stockons nos milliers de photos dans le cloud… Dématérialisé, vraiment ? « Si l’on considère la totalité de son cycle de vie, le simple envoi d’un mail d’1 mégaoctet (1 Mo) équivaut à l’utilisation d’une ampoule de 60 watts pendant 25 minutes, soit l’équivalent de 20 grammes de CO2 émis », rappelle Françoise Berthoud, informaticienne au Gricad1 et fondatrice en 2006 du groupement de services EcoInfo – pour une informatique plus respectueuse de l’environnement. Car les mots des nouvelles technologies sont trompeurs : ils évoquent l’immatériel comme le mot « virtuel », l’éthéré comme le mot « cloud », ou encore la pureté comme l’expression de « salle blanche ». Et nous font oublier un peu vite les millions d’ordinateurs et de smartphones, les milliers de data centers et de kilomètres de réseaux utilisés pour traiter et acheminer ces données. Et la quantité considérable d’énergie qu’ils engloutissent. « Le secteur des nouvelles technologies représente à lui seul entre 6 et 10 % de la consommation mondiale d’électricité, selon les estimations – soit près de 4 % de nos émissions de gaz à effet de serre, assène Françoise Berthoud. Et la tendance est franchement à la hausse, à raison de 5 à 7 % d’augmentation tous les ans. »

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Auteur de la page

Vincent Jay

Chef de projets