L'innovation n'est pas l'apanage des start up et des multinationales - PME magazine

L'innovation n'est pas l'apanage des start up et des multinationales - PME magazine

Dans un environnement économique où la concurrence se durcit, faire preuve d’inventivité est une nécessité pour les PME.
Ce qui est particulièrement vrai à Genève.

«Le dynamisme économique du canton est particulièrement sensible à la montée du franc, déplore Patrick Schefer, directeur de la Fondation
d’aide aux entreprises (FAE). Son chiffre d’affaires dépend largement d’échanges avec l’étranger.» Dans ces conditions, une production de
qualité standard est impensable compte tenu des coûts qu’elle implique. La solution? Se spécialiser, à l’instar de l’entreprise Selba, qui se
dédie à la photolithographie et au phototraçage. «A Genève, nombreux sont les leaders européens ou mondiaux dans des domaines de
niche», poursuit Patrick Schefer.


«Il existe également un lien fort entre la recherche et les industries, note Olivier Sandoz, directeur général adjoint de la FER Genève.
Mais les sociétés genevoises bénéficient surtout de nombreux soutiens institutionnels.» L’incubateur Fongit, l’Office de promotion des
industries et des technologies (OPI), la FAE ou encore le Geneva Creativity Center sont autant de preuves que l’innovation tient une place
de marque à Genève. Créée récemment, la société IforE espère, quant à elle, octroyer 100 millions de francs à des PME innovantes ces
cinq prochaines années.

Serbeco une PME genevoise qui innove
«A ses débuts, Serbeco se dédiait au transport et à la valorisation du verre, rappelle Bertrand Girod, directeur. Mais dès lors que mon père,
Bernard, eut repris l’entreprise en 1991, ses activités se sont rapidement développées.» Désormais, la société collecte, trie et valorise
une multitude de matériaux, tels que des déchets de chantiers, certains métaux, du papier ou encore des boues de forage.
Les communes genevoises ainsi que les industries et les chantiers du canton lui confient près de 80000 tonnes de déchets par année.
«Serbeco cultive une vision globale de développement durable et s’engage activement à rendre le canton de Genève plus écologique.»
Des objectifs que la société s’applique à elle-même: en plus de produire sa propre énergie grâce au photovoltaïque, Serbeco a entamé
en 2013 le renouvellement de sa flotte de véhicules et machines. Déjà alimentés en biodiesel issu d’huile de récupération, ils sont
progressivement remplacés par de l’hybride ou de l’électrique. Et, en partenariat avec EcoWaste, un système de gestion qui permet
d’anticiper le remplissage des containers et de planifier les tournées de collecte a été mis au point.
Cette innovation a réduit de 25% les distances parcourues par les véhicules de Serbeco.

En matière de tri, l’entreprise n’a eu de cesse de progresser, en témoigne le nouveau centre inauguré au printemps. L’installation a
automatisé le triage. «Nous ambitionnons de valoriser jusqu’à 75% des déchets. Mais la mécanisation ne se fait pas au détriment de
la main-d’œuvre.» En sus de sa ligne écologique, Serbeco affiche aussi des ambitions sociales: «L’engagement humain constitue l’ADN
de l’entreprise, et dans cette perspective, nous collaborons avec les Ateliers Feu Vert qui se dédient à la réinsertion professionnelle.»
Actuellement, neuf anciens détenus sont employés chez Serbeco.

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Auteur de la page

Véronique Sala

Conseil en stratégie de communication

Modérateur

Vincent Jay

Chef de projets