Sur le Grand Paris, la terre est une ressource

Dernière modification le 02/11/2016 - 11:09
Sur le Grand Paris, la terre est une ressource

Des architectes et des aménageurs cherchent aujourd’hui à faire de cette matière une ressource et à la transformer en matériaux de construction.
Que faire des montagnes de déchets de terre qui ne cessent de croître et s’étendent à perte de vue, tels des paysages lunaires, sur le territoire de certaines communes ? Ne serait-ce qu’en Ile-de-France, plus d’une vingtaine de millions de tonnes de matière inerte sont aujourd’hui extraites chaque année des divers travaux de terrassement préalables aux fondations d’infrastructures, de routes et autres réseaux de transport.

Les seuls déblais du chantier du Grand Paris Express vont représenter un apport annuel supplémentaire de 10 % à 20 % au cours des quinze prochaines années. D’ici à 2030, le creusement des 200 km de tunnels autour de la capitale et des accès de secours, ainsi que l’édification des gares vont de fait générer quelque 43 millions de tonnes de déblais.

Or, si les déchets du BTP (béton, briques, verre, ballast) peuvent être à 95 % recyclés et valorisés, seuls 20 % à 30 % des déblais de terres inertes sont aujourd’hui retraités pour être recyclés, généralement en produits de sous-couche routière ou de remblais divers. Le reste des excavations part au rebut, entassé dans des carrières ou sur d’anciens terrains agricoles. Sans même parler de la raréfaction du foncier pour ce type de stockage, l’impact économique, estimé à plusieurs milliards d’euros, de ces monceaux de terres entassées est aussi préoccupant que l’impact écologique. Car ces terres sont considérées comme des déchets alors qu’elles sont en réalité une ressource.

Une tradition ancestrale

Pourquoi en effet ces monceaux de rebuts ne seraient-ils pas recyclés et transformés en matériaux de construction ? « Après tout, la construction en terre est une tradition ancestrale, rappelle l’architecte Paul-Emmanuel Loiret. Si les pays développés ont, après la seconde guerre mondiale, abandonné la terre au profit de matériaux industriels (ciment, acier, aluminium…) pour construire, à grande échelle, plus vite, plus haut et plus moderne, un tiers de l’humanité vit aujourd’hui dans des édifices en terre. »

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