L’aviation face au réchauffement climatique

Dernière modification le 07/10/2016 - 13:18
L’aviation face au réchauffement climatique

Article d'Emilie Massemin paru dans Reporterre.net le 26 septembre 2016

Comment atténuer l’effet nuisible des avions sur les émissions de gaz à effet de serre ? C’est la question posée à Montréal, où se réunit l’Organisation de l’aviation civile. En cause : l’augmentation rapide du trafic aérien, qui en fait une cause importante du changement climatique.

Le secteur du transport aérien s’attaque à la question du changement climatique. Mardi 27 septembre s’est ouverte à Montréal (Canada) l’assemblée générale de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), un organe émanant de l’Organisation des nations unies (Onu). Ses 191 Etats-membres ont jusqu’au 7 octobre pour adopter une résolution visant une croissance neutre en carbone à partir de 2020, grâce à un système de marché mondial de la compensation.

Avec le transport maritime, l’aviation civile est le seul secteur qui n’est pas couvert par l’Accord de Paris sur le climat conclu en décembre 2015. Pourtant, elle contribue largement au réchauffement de la planète : 492 millions de tonnes de C02 par an, soit 2 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Le volume d’émissions de la France... Surtout, le transport aérien est une activité en forte croissance, d’environ 5 % chaque année. « L’augmentation du trafic est telle que les innovations technologiques, qui améliorent l’efficacité énergétique des avions, ne permettront pas d’atteindre l’objectif de plafonnement des émissions en 2020 », prévient Philippe Novelli, chercheur à l’Office national d’études et de recherches aérospatiales (Onera). Si rien n’est fait, les émissions de CO2 du secteur pourraient représenter plus de 20 % des émissions mondiales deGES en 2050.

Comment fonctionnera le système de compensation « A partir de 2020, il faudra compenser toutes les émissions qui dépassent le plafond, explique M. Novelli. Par exemple, on pourra compenser un excès d’émissions par la modernisation d’une centrale à charbon très polluante en une centrale à gaz bien plus performante. L’idée est de limiter les émissions là où ça coûte le moins cher. » Selon le projet de résolution, une première phase basée sur le volontariat sera menée de 2021 à 2026. « Pas mal de pays se sont déjà portés volontaires, apprécie Pierre Cannet, responsable climat, énergie et infrastructures durables au WWFL’Union européenne, mais aussi les Etats-Unis, la Chine, le Japon, Singapour, etc. Même les Emirats arabes unis ont manifesté leur intérêt. » La seconde phase, entre 2027 et 2035, sera obligatoire pour tous les Etats-membres de l’OACI, à l’exception des pays les moins développés, des petits Etats insulaires et des pays en développement sans littoral.

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Rédaction