Mutualisation et photovoltaïque : le RCP de Serbeco et Maulini primé lors du DÉFI’23 de la FTI

Mutualisation et photovoltaïque : le RCP de Serbeco et Maulini primé lors du DÉFI’23 de la FTI

Vainqueur du DÉFI’23 de la FTI dans la catégorie Réalisations, le réseau photovoltaïque mutualisé - aussi appelé Regroupement de Consommation Propre ou RCP – mis en place entre l’entreprise de construction Maulini et le recycleur Serbeco est exemplaire.

Rencontre avec
Alexandre Denans, chef de projet / Serbeco SA
et
Frédéric Grosclaude, adjoint de direction / Maulini SA


 

Installées dans la ZIBAY, vos deux entreprises sont voisines. Et de toute évidence, entre vous le courant passe…

Alexandre Denans : En effet nous nous connaissons depuis longtemps et nous partageons une même sensibilité aux questions de durabilité. Le point de départ de notre projet de RCP remonte à 2019, avec la construction du bâtiment SATIMAU, qui accueille les bureaux de Maulini, des ateliers d’autres entreprises et un parking – sans oublier la toiture équipée de panneaux photovoltaïque.

Vous parlez d’un Regroupement de Consommation Propre. Qu’est-ce que cela signifie, au-delà du fait de partager des panneaux photovoltaïques ?

Frédéric Grosclaude – Le concept vise à gérer la production et la consommation d’électricité de plusieurs organisations. Le but est de trouver entre voisins un débouché à notre production non consommée. Autrement dit, la production de l’un peut couvrir les besoins des autres. Le raccordement de Serbeco depuis 2023 prend tout son sens dans la mesure où l’entreprise travaille le week-end. L’énergie produite ces jours-là et non consommée par Maulini lui est redistribuée. En contournant la problématique du stockage, la dimension de mutualisation est optimale.

AD : Dans un schéma habituel, le surplus de production va à SIG. Ici, l’idée est de minimiser la demande à SIG. Cela veut dire que l’on cherche à mieux consommer et éviter toute perte d’électricité qui ne peut être stockée.

Du côté de Serbeco, les besoins sont importants, dans la mesure où vous cherchez à décarboner vos activités par l’électrification. Que produisez-vous en propre ?

AD – Nous sommes équipés de 1 000 m2 de panneaux qui produisent 180 000 kWh par an, couvrant environ 20% de notre propre consommation – soit une économie de 27 tonnes d’émissions de CO2. Un projet de développement est en cours, nous visons l’équipement de 100% de nos toitures.

Et du côté du bâtiment SATIMAU ?

FG - En toiture, SATIMAU est pourvu de 1 000 m2 de panneaux photovoltaïques qui produisent de l’électricité en partenariat avec SIG. A cela s’ajoutent 700 m2 supplémentaires dédiés exclusivement au RCP ; ils ont produit 217 000 kWh en 2022, permettant l’économie de 33 tonnes d’émissions de CO2.
 

Installer un RCP, c’est d’abord un défi technique ou un enjeu financier ?

FG – Notre avantage, en termes de coûts, est d’avoir pu le faire avec la construction du bâtiment. Techniquement, sans parler des panneaux et des raccordements bien sûr, c’est assez simple : un transformateur basse / moyenne tension installé dans un local de 100 m2. Les prix vont se démocratiser mais pour nous, la démarche d’innovation et la volonté d’expérimenter priment. Précisons qu’une telle installation existent déjà dans des immeubles de logements. Notre spécificité c’est de l’avoir mutualisé entre deux bâtiments industriels.

AD – C’est précisément pour ça que nous l’avons soumis au DEFI’23, montrer que c’est faisable et abaisser des barrières. D’ailleurs le RCP pourrait être ouvert à d’autres entreprises. De notre côté, nous avons dû exécuter des travaux importants pour nous raccorder mais il faut aussi prendre compte de deux enjeux que nous devons anticiper : la hausse des tarifs de l’électricité et l’accroissement de nos activités qui demandera plus de capacités.

De l’inattendu durant la mise en place ?

FG - C’est vrai que l’on ne savait pas où l’on mettait les pieds… Rien d’insurmontables mais des surprises, technique mais aussi législatives. 

AD – Des surprises qui constituent le sel de cette expérience. Une bonne entente et des discussions sincères entre les deux entreprises ont particulièrement facilité les choses.


Plus d'informations sur le site de Maulini et de Serbeco


En octobre 2022, la FTI lançait le DÉFI’23 aux entreprises, artisans et start-up du secteur secondaire, afin de contribuer au développement durable de l’activité industrielle. Concrètement, cet appel les invitait à soumettre un projet ou une réalisation participant à l’optimisation de la performance énergétique de l’industrie, thème choisi pour cette première édition. Les trois lauréats ont été dévoilés le 5 octobre.

Pour retrouver les contours et caractéristiques du DEFI’23  sur le site de la FTI

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Auteur de la page

Sébastien Bourqui

Genie.ch